mercredi 23 mars 2011

Champion l'artiste

  Malgré ce que ce sport est devenu, j'arrive toujours à apprécier un bon Grand Prix. Et même si je n'ai aucun esprit de fan, j'avoue avoir une certaine affection pour ce mec. Intelligent, doué, déconneur mais évidemment grand calculateur, comme tous les grands champions qui réussissent. En pleine gloire chez Honda, il se casse chez Yam' parce que son ancien patron prétendait que c'était la moto qui faisait le champion. Piqué au vif, orgueilleux comme un pou, Rossi fait ses valoches. Le HRC en grand gentleman, lui interdit de piloter une autre moto avant la fin de son contrat fin 2003. Début janvier, Rossi enfourche l'ancienne brèle de Biaggi, son "pôte" de toujours qui avait qualifié la moto de brouette, fait quelques tours de circuit et rentre aux stands. Debriefing, explications, concertations… l'équipe de Burgess, qui a suivi son poulain, se met au boulot est suit les conseils du pilote. Les heures passent. Le big boss de la marque au diapason, celui qui a convaincu Rossi de venir chez lui (via "dédommagement") est présent. Le pilote reprend la piste et là c'est plus la même du tout. Les tours s'enchainent, les chronos tombent… et bien bas. Une seconde a peine en dessous du record du tour. Pour une brèle tout juste bonne à finir en tondeuse… c'est pas mal. Le taulier de la maison mère en a chialé. Voilà toute la puissance d'un ovni pareil… filait lui un tréteau et il en fait un avion de chasse. Mais ce qui rend Rossi plus attachant que les autres pilotes, c'est son côté mystique. C'est le seul a s'accroupir devant sa moto avant de l'enfourcher, c'est le seul à l'embrasser quand il gagne. Est-ce une marque de respect envers la machine qui lui a tant donné. Je n'en sait rien… reste que le moment ou il l'a posé contre les pneus à Welkon à la fin de course qu'il vient de gagner, le jour de son premier sacre avec Yamaha après 11 podiums et 9 victoires sur 16 courses… Monsieur Valentino Rossi est entré au panthéon des pilotes d'exception, ceux qui incarneront la moto à tout jamais. Je garde cette image en tête. Je ne sais pas s'il priait, s'il pleurait ou s'il lui parlait. Mais je ne préfère garder que la troisième hypothèse. Plus poétique, plus humaine.


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